Question sur le report du congrès de la francophonie.
Première grosse « riposte » aux mesures d’exception. Extérieure qui plus est. Jusqu’ici les désaccords étrangers se faisaient, certes, entendre, avec des limites néanmoins. Respectant les règles de souveraineté. Un sacro-saint principe est comme rompu, désormais. Pas que de la part des grandes puissances, celles-ci en ont les moyens, on le sait. Or, voilà que s’y ajoutent de petits « formats ». Le Sommet francophone, par exemple, si loquace, si pressant,à travers l’ambassadeur canadien à Tunis. Ou encore de simples associations partisanes. Et juste des lobbies payants et des médias payés.
Pourquoi cette audace subite, quasi générale? Et pourquoi le cas seul de la Tunisie? La question, toute la question est là. Commençons par biffer l’invraisemblable. Le soi-disant recours de Moncef Marzouki auprès des Français. Faux. Tout faux. L’ex « redevable d’Ennahdha» a seulement réuni quelques badauds au détour d’une rue parisienne. Ni les autorités françaises, encore moins les 80 pays membres du Sommet, n’y étaient mêlés en quoi que ce soit. Le gouvernement français, le président Macron notamment, y ont peut-être trouvé quelque avantage, oui. Macron en veut à KS de ne l’avoir pas mis au courant du «25 juillet». De plus, il ne regarde pas d’un bon œil son pacte avec le « nouvel adversaire» algérien.
Affaire de positionnement géopolitique, c’est cela qui détermine l’attitude de la France, aujourd’hui, vis-à-vis de la Tunisie de Kaïs Saïed. Les arguments de légitimité et de constitutionnalité servent surtout de prétexte ou de décoration. Et c’est pratiquement le cas de tout l’Occident. De l’Union européenne et, en grande partie, celui des États- Unis. Tous froncent d’abord les sourcils, se présentent en gardiens des valeurs quand des pays prennent des distances avec la démocratie. Mais au final,seuls compteront les intérêts. Stratégiques, économiques : tout finit par se résoudre, par se tasser, par s’accepter, à ce prix.
La France s’entend, aujourd’hui, avec tous régimes confondus. Et les États -Unis, présidences comme parlements, au présent comme par le passé, ne se sont jamais souciés que de leurs seules valeurs démocratiques.
Les opposants au «25 juillet», ceux , notamment, qui quémandent l’aide extérieure, à l’insu même de leur propre pays, doivent en être parfaitement conscients. Autrement ils subiront les affres de l’échec après avoir tant et tant trahi.